Comment s’est passée la réouverture des instituts et des spas?
Régine Ferrère:

La première semaine du déconfinement a été très vive ; nous avons vécu le même phénomène que les coiffeurs. Tout le monde s’est précipité sur la prestation reine de l’institut qu’est l’épilation. Nous constatons quand même que les soins du visage ont été plébiscités. Maintenant, la demande est plus orientée sur des soins du corps bien-être. Mais nous ne sommes qu’entre 45%à 55% de la capacité de chiffre d’affaires. La vente des produits est plus compliquée car le client ne peut plus les toucher. C’est la grosse problématique des parfumeries où ces dernières années tout a été construit pour que le client soit libre de tester, de prendre les cosmétiques, les parfums. Toutes ces notions du libre accès assisté sont remises en question par la transmission du virus.

Qu’en est-il de la mise en place de la norme Afnor sur les bonnes pratiques à suivre en instituts et spas?

R.F.: Nous avons eu à ce jour environ 22500 téléchargements de la norme mise gratuitement à la disposition des instituts et spas. Ce qui est exceptionnel car habituellement il faut acheter les normes sur les catalogues de l’Afnor. Nous avons communiqué sur cette norme par des webinars quotidiens d’information auxquelles assistaient à chaque fois à peu près 200 personnes pendant dix jours. Je lance mi-juin une nouvelle vague de dix jours de webinars. Par ailleurs, nous avons mis en place des formations pour le personnel. Cette pandémie nous oblige à travailler différemment

De quelle façon

RF.: Nous sommes en train de travailler d’une autre façon avec une société plus vertueuse qui a pris conscience de la valeur à la fois de la vie, des objets, de tous nos gestes et les répercussions en termes d’écologie, d’économie. Par exemple, avec le virus, pour éviter toute contamination, se pose la question de remplacer le bâtonnet pour étaler la cire sur la zone de la peau à épiler, à chaque application.

Le changer à chaque application aurait un coût trop important. Une esthéticienne a suggéré de préparer dans des petits godets la juste dose de cire destinée à chaque cliente pour éviter tout risque de contamination. Cela a aussi donné des idées aux fabricants de cire.