Pour répondre à l’exigence majeure du consommateur en matière d’hygiène et de sécurité, la CNEP a su mobiliser 25 experts, infectiologues, virologues, spécialistes de la qualité de l’air et de la décontamination des surfaces, qu’elle a associée aux marques partenaires, à la FEBEA et à la Cosmetic Valley, pour mettre en place une NORME AFNOR SPEC, sorte de Guide de Bonnes Pratiques qui accompagne nos chefs d’entreprise dans la mise en place de nouveaux protocoles de prise en charge du client pour l’ensemble des pratiques .
Bien avant la crise sanitaire, nous avions senti cette volonté de mieux consommer, ce besoin de transparence au niveau de la composition des produits cosmétiques. Nous étions déjà arrivés au bout d’un cycle, celui de l’hyperconsommation déraisonnable et déraisonnée.
Pour donner les bons outils aux esthéticiennes conseillères de vente et aux professeurs des écoles, la CNEP a relayé l’initiative de la FEBEA et mis à leur disposition l’application CLAIRE, la première application qui décrypte tous les ingrédients cosmétiques.
Coté marques de soins et de matériel, de nombreux défis doivent être relevés :augmentation du coût de l’énergie, mutation environnementale, décarbonation du spa, sobriété hydrique, montée en puissance des normes et des règlementations.
Toutes nos entreprises doivent également trouver leur place dans un univers de plus en plus connecté, avec en ligne d’horizon l’IA qui inquiète et séduit à la fois.
De grands chantiers nous attendent dans un environnement économique et social « en zone de turbulences ».
C’est pourtant le moment d’investir en engageant ces trois leviers : l’innovation, la RSE et la transmission des savoirs par la formation.
La CNEP s’est construite depuis sa création dans le combat. C’est son ADN.
Des combats, nous en avons menés ensemble !
En 1997, celui des UV puis le massage, les soins minceur que l’on nous a interdit du jour au lendemain le 11 Avril 2011, les prothésistes ongulaires, les stylistes du regard qui se sont vus refuser l’inscription au registre des métiers pendant des mois et les dermographes à qui l’on voulait imposer le CAP pour exercer, alors que leur métier est parfaitement encadré par un Décret du Ministère de la Santé.
L’épilation à lumière pulsée, combat mené par la CNEP depuis 24 ans, si bien que le soir où j’ai appris le décision d’illicéité prononcée par le Conseil d’Etat à l’encontre de l’Arrêté de 1962, je n’ai même pas ressenti la joie de la victoire, tant la route avait été longue !
Que de batailles gagnées à force de ténacité et de courage.
Celle du massage qui est aujourd’hui accessible à nos praticiennes avec un diplôme d’esthéticienne ou un titre homologué.
Celle des métiers de l’embellissement des ongles et du regard qui brille par l’expertise de ses franchiseurs qui portent haut le savoir- faire à la française.
Celle du maquillage permanent qui enfin est une spécialité à part entière, grâce à un arrêté rectificatif que la CNEP peut se prévaloir d’avoir obtenu.
Celle de la suppression du 5 du fameux Arrêté de 62 avec, dans la foulée, le Décret qui acte enfin que nos esthéticiennes peuvent, à l’aune de leurs consœurs européennes, pratiquer l’épilation au laser et à la lumière pulsée !
Un autre défi nous attend et pas des moindre !
Obtenir l’encadrement de nos pratiques pour éloigner les incertitudes qui pèsent encore sur les métiers de la beauté et du bien-être, freinent les investissements et ne nous permettent pas d’envisager un développement en phase avec les mutations scientifiques et technologiques de notre filière.
La première étape sera d’actualiser la NORME AFNOR NF X50-831 « Soins de beauté et de bien-être : Exigences générales de qualité de service » .Nous savons que la Norme est un formidable outil de politique publique. Le droit souple est aussi initiateur du droit dur.
Cette norme servira de base à la réécriture de la Norme Européenne CEN en 2026.
Dialoguer avec tous les acteurs de la filière, mutualiser nos actions, avancer sur le même chemin, parler d’une même voix, pour faire valoir l’excellence de notre filière, bien décidée à se transformer en profondeur et à porter haut le savoir- faire à la française.
Devenir un lieu de rencontres, d’échange, d’expertise, un lieu où le consommateur pourra s’il le souhaite vivre une expérience individuelle mais aussi une expérience collective, impulsée par les outils technologiques, pour les diagnostics de peau, des expériences olfactives, des maquillages connectés, des séances de méditation immersive et avoir accès à des produits sur mesure avec des routines renseignées par le biais d’applications par l’esthéticienne et la conseillère de beauté.
Notre activité qui se tenait dans de discrets « boudoirs » modernes, comme d’autres compétences manuelles, était peu valorisée.
Le confinement a mis en lumière nos esthéticiennes, nos conseillères beauté comme le lien essentiel tissé avec ce consommateur qu’elles devront accompagner dans une expérience digitalisée désormais.
Pour réaliser cette mutation aussi rapide que nécessaire, les équipes devront être mobilisées et associées à ce projet, d’abord en les écoutant, en les informant, puis en les formant, et enfin en les motivant, car elles sont les ambassadrices du savoir-faire français auprès des consommateurs.
La Marque de soin, la Marque de matériel, le Franchiseur n’est rien si l’esthéticienne ne peut pas exercer dans la plénitude de ses compétences et développer son entreprise avec les outils du futur.
Régine FERRERE
Présidente